Etude urbaine : Erlangen

Concours d’idées pour un projet urbain.

Remise en question d’un programme pour un projet de reconquête urbaine

Le quartier « Gerberei » situé entre l’autoroute BAB73 et les chemins de fer de la ligne TGV Nuremberg-Berlin, représente une surface de 21 ha, dont 9 ha, en enrobé, ont une destination de stationnement.

Le Gerbereiviertel est un lieu alternatif, mixe programmatique, intégrant une scène de start-up, makers, fab-labs et artisanat traditionnel. Le quartier joue un rôle de pivot entre la ville (au-delà de la gare) et la villégiature (au-delà de la BAB).

L’équipe interdisciplinaire que nous formions souhaitait que notre proposition réponde à un exercice de stratégie post-pandémique. Construite durant le premier confinement COVID au printemps 2020 par ZOOM et échanges de mails, l’équipe franco-allemande travaillait depuis Erlangen(D), Berlin(D), Hamburg(D) et Noyers(FR).

Analyses et émissions de thèses

1/// Le programme du concours nous semble erroné, dépassé face à l’actualité et aux enjeux de développement des villes en 2020. Contre une stratégie classique immobilière, un intérêt général de démarches stratégiques permettant au Gerbereiviertel de devenir un site pilote sur son territoire émerge.

2/// La mainmise définitive pour une proposition retenue sur l’ensemble du quartier proscrit toute souplesse nécessaire d’une urbanisation ouverte et en phase avec l’évolution inconnue d’une société post-COVID.

3/// La pandémie COVID 19 déclenchera une vague d’impulsions novatrices dans de multiples domaines, nécessitant une centralité dans la région de Nuremberg dont la ville d’Erlangen pourrait idéalement être sujette.

4/// Nous nous intéressons non seulement aux « surfaces finales habitables » mais aussi, en vue d’un développement en phases successives sur un minimum de 20 années, de « surfaces de compensation » avec utilisation temporaire, évolutive et spontanée.

Les pistes et axes de projet

Comment devrions nous concevoir une ville aujourd’hui, une ville cohérente pour demain ?

La ville doit se métamorphoser et proposer un cadre propice à la création de synergie entre l’homme et son environnement, un cadre partagé et respectueux tant envers la faune et la flore, mais aussi envers les ressources existantes et les différents milieux : terrestre et aquatique.

La réflexion doit évoluer vers un entre deux, ville-nature, dans une approche d’architecte urbaniste du paysage. Le projet contribuera à la réintroduction du paysage dans la ville, composera avec les richesses existantes, tout en s’inspirant et se reconnectant au plan baroque de la ville.

Dans la lignée des projets et réflexions à échelles variables, se basant sur une économie circulaire locale ou sur les travaux de recherches des fabcity qui défient les villes à devenir autosuffisantes d’ici 2054, nous avions envisagés que ce projet urbain permettent d’accueillir un programme voué à ce que la ville d’Erlangen et sa région atteignent ses propres objectifs d’autonomie. D’un point de vue général, il s’agissait de questionner divers champs dont : l’énergie ; le savoir, l’enseignement, la recherche et l’innovation ; la production et la transformation de ce qui est voué à être consommé (alimentation/matériel) ; la mobilité, la gestion des flux et des transports jusqu’à la technologie et à la gestion des ressources et des déchets. Chaque domaine pourrait être intégré à la ville, où se rattacher, comme antenne, à une ville de proximité plus apte à le développer et ainsi aboutir un maillage territorial qui s’auto-alimente.

Chaque thématique génère un nuage d’idées et de concepts qui enrichissent l’ensemble du projet.

En suivant le principe de l’économie à trois champs, le projet pourrait se faire en trois temps/thèmes et se renouveler perpétuellement.
T1 > La gestion de la mobilité aux échelles de la parcelle de la ville et du territoire pour assurer la cohérence du projet
T2 > L’implantation de l’hyper-structure, structure modulaire permettant d’accueillir une multitude de programme par la mise à disposition de surface utile intérieure et extérieure
T3 > Insertion du programme. Celui-ci s’adapte, se réinvente, se remplace et se perfectionne continuellement.

Le T4 éventuel pourrait évoquer la démolition partielle ou totale du projet et questionnerait alors, la démontabilité du projet et ce qu’il adviendrait en soi des éléments mais aussi du sol, du maintien de sa qualité et de son potentiel devenir.

Une hyperstructure modulaire

Trame rigide (parking), souple(craft/makerspace), décomposée(tinyhouse).

Une base qui répond à une/plusieurs demande/s par la définition d’une structure tramée composé d’un socle vide en rez-de-jardin laissant entrer le même paysage que la plaine fluviale qui longe le site du projet.

-L’évolution par ajout de programme
-La transformation par le remplacement d’équipements désuets par d’autres induisant un renouvellement : Exemple des surfaces dédiées au stationnement de véhicules qui pourrait progressivement être remplacées par des surfaces dédiées à un usage autre : surfaces de production ou d’hébergement. Les niveaux supérieurs pourraient être pensés comme une scène active, qui s’adapte aux différents besoins. Dans cette structure sera insérée d’autres constructions d’échelles et de natures différentes (tiny house, openspace, belvédère, parkings, plateforme culturelles, jardins, etc pour lesquelles seront préalablement établies des règles de cohabitation dans le temps.

Un ouvrage existant central de fluides & réseaux traverse la structure en diagonal, permettant toute sorte d’activité éphémères en RDC qui restera autant que possible ouvert à des transformations et des mutualisations de nouvelles occupations.

C’est une base commune, un espace d’essais et de co-réflexion, qui permet de lier les différentes interventions (paysage & espace) entre elles et dans le temps.

Les espaces supérieurs (R+1, R+2, ainsi de suite) se présentent sous forme de surface libre en strates superposables, en attente de nouvelles formes de vie&travail&activités de la société Post-COVID.

Comment conclure ?

Nombreuses propositions, idées et potentielles solutions ont depuis plus de 50 ans été pensées, dessinés et repensées, et sont aujourd’hui connus de tous, il semblerait qu’il soit temps de passer du temps de la réflexion au temps de l’action et de commencer à concevoir des projets paysagers, urbains et architecturaux cohérents, non à une échelle temporelle de 5 années, temps politique, mais bien d’un minimum de 20 à 50 ans…

Partant de cette approche de «résilience en urbanisme», la ville de Erlangen s’est engagée en la création d’un tiers-lieu, nommé le Z.A.M., « Zentrum für Austausch und machen » (centre pour le partage et la fabrication) : ZAM | FabLabs & Association des opérateurs Makerspace+ für Erlangen e.V. (zam.haus)


Maîtrise d’Oeuvre :

HVR Architectes, Noyers
InD Dr. WKlauser, Berlin
jh_design, Erlangen
Treibhaus, Berlin&Hamburg

Maîtrise d’Ouvrage :

Ville de Erlangen (Allemagne)


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